Non, ce soir je reste tranquille merci je ne sors pas.
Non on déjeunera ensemble un autre jour, j’ai une réunion avant et après.
Non mardi prochain non plus j’ai quelque chose de prévu.
Non demain je ne peux pas; une prochaine fois?
...
Ces phrases sont mes remparts. Elle me protègent certainement des risques d’épanchements. Ceux qui dérangent. Ceux qui laissent impuissants les autres. Ceux qu’il vaut mieux cacher. Ceux qui cachent mes yeux, ceux qui cachent ma plaie honteuse. Et du reste, ceux qu’on ne veut pas voir non plus. Quand les autres font comme si.
Tout le monde fait comme si. Tout le temps. Parce que.
La misère affective fait davantage honte que la misère financière. Parce que financièrement de l’aide c’est plus facile à donner. Et à demander. Affectivement de l’aide, ça démunit. Et ça ne se demande pas.
Quand on est soi-même démuni, comment peut-on apporter une aide affective? Et oui, c’est vrai, chacun sa misère affective.
Quant à se regrouper les miséreux affectifs, je refuse le principe des réunions façon alcooliques anonymes.
Quant aux chanceux, ceux du loto de l’amour, ils ne voient pas. Et ne veulent pas envoyer en pleine face leur chance. Chacun sa pudeur.
C’est dit.
Erin pour mezetadam
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