Je m aperçois que les jours où je reste chez moi, où je passe ma journée au lit à ne rien faire existent.
Tu veux faire trop de choses tout le temps; que n’ai-je pas entendu cette phrase...
Oui, ça m’arrive et m’est arrivé de rester à ne rien faire. Ces moments là sont interpellants chez moi. Comme aujourd’hui.
J’ai tellement eu de moments où je ne voulais rien faire par le passé, obligée à rester chez moi déprimer -les termes sont forts mais à dessein: quand je ne connaissais personne dans un pays inconnu, parce que mes ersatz d’amis étaient les siens par procuration, ma famille n’était même pas la sienne par procuration, oui, c’est un fait, j’etais seule et par obligation. Et oui, je déprimais par essence.
Il m’a fallu un temps inqualifiable et des ressources d’un Rocky Balboa pour bâtir quelque chose à partir de là, dans la période précise où je suis devenue mère, période où l’an construction féminine comme celle de l’enfant, doivent être précautionnées...
Je sais que mon cerveau mon corps mon cœur n’aiment pas reproduire cette sensation. Même lorsque l’eau a coulé et les larmes ont séché. Et même si c’est pour être bien. Cela fait partie de mes composantes de personnalité. Je sais que je ne veux plus jamais revivre cette situation de solitude obligée. Pour moi, mon petit cœur et mon petit cerveau ressentent une inquiétude dès lors que je fais trop « rien chez moi ». Quant à faire trop « rien chez lui », c’est m’amener une décomposition digne de l’exode forcé que j’ai connu: être chez lui et préciser à chaque fois à mon petit cœur et mon petit cerveau que non, tu ne seras pas chassée comme une malpropre indésirable. Rester trop « chez lui à ne rien faire » participe de cette crainte où il aurait fallu que je sache me rassurer moi-même, ou qu’il sache me recomposer.
Alors non, je n aime pas « aimer rester à ne rien faire » pour cette raison profondément ancrée en moi. Alors que j’aime aimer ne rien faire chez moi quand je suis juste bien avec le composant de couple que je forme. Et j’aurais aimé si une recomposition avait pu s’envisager en conscience.
Aujourd’hui je suis seule chez moi. Et je n’aime pas. Le contexte est effectivement un contexte de rejet et d’abandon, donc j’accepte ce fait de ne pas aimer la situation. Mais à l'avenir, lorsque tout ira à nouveau pour le mieux dans le meilleur des mondes, si vous me demandez de rester seule chez moi trop souvent, non je n’aimerai pas. Et je chercherai de la compagnie. Vous ne me faites pas l’honneur de la votre? D’autres seront certainement honorés de ma présence.
Note pour le prochain composant d’un hypothétique futur couple avec ma personne: plus jamais je n’attendrai que le composant se décide à passer du temps avec moi. Le composant composera. Et s’il compose comme moi, tant mieux. S’il m’aide à recomposer. Tant mieux aussi.
Je donnerai de l’importance au composant qui composera et recomposera avec moi. Pas à celui qui me fera me décomposer, même s’il ne le fera pas exprès -tout le monde n’est pas mon ex-mari Dieu merci. Pas à celui qui m’obligera à courir le risque d’affoler mon cerveau pour rien, et qui va dire : attention, décomposition décomposition meydey meydey on se perd on se décompose à nouveau, activation du bouclier - mais Erin, ton bouclier, couillonne tu lui as donné, on n’a plus de bouclier, opération recroqueville vite vite, pour éviter la décomposition. pas à celui qui exigera de moi ce que j’ai peur de faire, me décomposer.
Cà demande tant d'énergie -et pour avoir peur- et pour se recomposer- qu’il vaut mieux l’accorder à celui qui aura compris ça.
Ok ce n’etait pas lui. Allez reste chez toi à ne rien faire. Tiens, ça lui aurait plu de rester à ne rien faire.
Erin pour mezetadam
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