Ce qui est écrit sur ce blog, tout le monde peut le lire. J'ai créé ce blog pour crier mes pensées, tu y étais souvent lié.
Tout ce par quoi je suis passée n'est pas là, mais les grandes lignes y sont.
J'aimerais tant que tu "tombes dessus par hasard". Car je n'ai pas le droit de te faire connaître tout cela; tu as une nouvelle vie, une nouvelle famille, une nouvelle compagne, de nouveaux beaux-enfants, tu as présenté tout le monde à Noel dernier.
Quant à moi j'ai rencontré quelqu'un et cahin-cahan il m'a accompagnée dans mon chemin, tout comme je l'ai accompagné dans son cheminement personnel je l'espère.
Deux années sont passées, je sais désormais que nous ne reviendrons plus en arrière. Je le sais, mais malgré tout j'ai mal encore trop souvent. Malgré tout, un petit quelque chose au fond de moi me dit "attends". Quelle stupidité, cette Erin cachée qui attend encore. Je ne vois plus rien dans tes yeux, tu ne me rencontres plus sans témoin ( celui que j'appelle ton pitbull, comme si j'allais te faire du mal, cela me fait mal de voir comment tu te protèges de quelque chose que j'ignore).
Depuis deux années, mes pensées sont là, vivantes. Depuis deux années, mes pensées espèrent que tu tomberas par hasard sur ce blog. C'est au fond autant pour toi que pour moi que je l'ai écrit. J'arrête de me voiler la face; une part de moi aurait tant souhaité que tu pleures en lisant mes premiers écrits, une part de moi aurait voulu que tu t'en veuilles, une part de moi aurait voulu que tu changes d'avis après avoir lu le mal que tu m'as fait, quel que soit le moment où tu eût pu avoir l'occasion de lire, le mal que nous nous sommes fait et que nous continuons à nous faire. Une partie de moi aurait tant voulu que tu saches tout de ma misérable vie. Alors que je reste digne devant toi.
Et toutes les autres parties de moi savent que c'était la meilleure des choses à faire, toutes les autres parties de moi savent que tu ne liras jamais ces lignes, toutes les autres parties de moi savent qu'il vaut mieux que cela ce soit passé ainsi, que tu ne saches jamais par quoi je suis passée, tant elles te savent sans coeur et capable de me faire davantage mal avec ce que tu aurais su de mézétadam...
D'une manière générale, toutes ces parties de moi se battent contre cette toute petite partie, qui est maintenant faible mais qui revient à la charge régulièrement. Lorsqu'elle revient, elle est regonflée par je ne sais quel espoir, ragaillardie de sa bêtise et dans les moments où cette infime partie de moi est forte, aussi infime soit-elle, elle l'emporte sur toutes les autres.
Je déteste cette partie de moi, car c'est elle qui me rend folle. C'est cette partie de moi qui me fait avoir peur que mon compagnon actuel me laisse. C'est cette partie de moi qui m'a commandé de le laisser avant de prendre le risque d'aller plus en avant dans notre relation. C'est cette partie de moi qui ne croit plus en l'amour, c'est cette partie de moi qui me fait crier à l'injustice à chaque fois que je me sens seule. Alors que toutes les autres parties de moi savent que j'ai aussi ma part d'erreurs. Alors que toutes les autres parties de moi savent que j'ai tendance à me couper du monde lorsque je ne vais pas bien... et encore davantage désormais que la cicatrice est sensée s'être refermée.
C'est cette partie de moi qui ne referme pas la cicatrice. Au contraire, elle prend un malin plaisir à la triturer, la gratter, la rouvrir à chaque fois qu'une occasion lui est donnée. C'est cette partie de moi qui fait le parallèle imbécile entre les réactions des uns et mon comportement.
J'aimerais lui dire "vas-t'en" mais je ne me résous pas à le faire. Et pourtant il suffit que je le fasse. Elle est toute petite pourquoi reste-t-elle si forte? Toutes mes autres parties de moi peuvent bien lui donner un bon coup de pied et la virer, non????
En fait, je crois bien que j'aime aussi cette partie là, cette partie qui n'abandonne pas. Encore un paradoxe: c'est peut-être cette partie qui me fait avancer dans tous les domaines difficiles que j'affronte tous les jours, et c'est cette même partie qui me retient d'avancer sur le plan amoureux.
Pourquoi? Parce que j'ai peur:
Et si tu revenais mais trop tard? Et si lorsque j'aurais réussi à combattre mon infime partie tu revenais, que ferais-je?
Erin