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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 17:48

Ce qui est écrit sur ce blog, tout le monde peut le lire. J'ai créé ce blog pour crier mes pensées, tu y étais souvent lié.
Tout ce par quoi je suis passée n'est pas là, mais les grandes lignes y sont.
J'aimerais tant que tu "tombes dessus par hasard". Car je n'ai pas le droit de te faire connaître tout cela; tu as une nouvelle vie, une nouvelle famille, une nouvelle compagne, de nouveaux beaux-enfants, tu as présenté tout le monde à Noel dernier.

Quant à moi j'ai rencontré quelqu'un et cahin-cahan il m'a accompagnée dans mon chemin, tout comme je l'ai accompagné dans son cheminement personnel je l'espère.


Deux années sont passées, je sais désormais que nous ne reviendrons plus en arrière. Je le sais, mais malgré tout j'ai mal encore trop souvent. Malgré tout, un petit quelque chose au fond de moi me dit "attends". Quelle stupidité, cette Erin cachée qui attend encore. Je ne vois plus rien dans tes yeux, tu ne me rencontres plus sans témoin ( celui que j'appelle ton pitbull, comme si j'allais te faire du mal, cela me fait mal de voir comment tu te protèges de quelque chose que j'ignore).

Depuis deux années, mes pensées sont là, vivantes. Depuis deux années, mes pensées espèrent que tu tomberas par hasard sur ce blog. C'est au fond autant pour toi que pour moi que je l'ai écrit. J'arrête de me voiler la face; une part de moi aurait tant souhaité que tu pleures en lisant mes premiers écrits, une part de moi aurait voulu que tu t'en veuilles, une part de moi aurait voulu que tu changes d'avis après avoir lu le mal que tu m'as fait, quel que soit le moment où tu eût pu avoir l'occasion de lire, le mal que nous nous sommes fait et que nous continuons à nous faire. Une partie de moi aurait tant voulu que tu saches tout de ma misérable vie. Alors que je reste digne devant toi.

Et toutes les autres parties de moi savent que c'était la meilleure des choses à faire, toutes les autres parties de moi savent que tu ne liras jamais ces lignes, toutes les autres parties de moi savent qu'il vaut mieux que cela ce soit passé ainsi, que tu ne saches jamais par quoi je suis passée, tant elles te savent sans coeur et capable de me faire davantage mal avec ce que tu aurais su de mézétadam...

D'une manière générale, toutes ces parties de moi se battent contre cette toute petite partie, qui est maintenant faible mais qui revient à la charge régulièrement. Lorsqu'elle revient, elle est regonflée par je ne sais quel espoir, ragaillardie de sa bêtise et dans les moments où cette infime partie de moi est forte, aussi infime soit-elle, elle l'emporte sur toutes les autres.

Je déteste cette partie de moi, car c'est elle qui me rend folle. C'est cette partie de moi qui me fait avoir peur que mon compagnon actuel me laisse. C'est cette partie de moi qui m'a commandé de le laisser avant de prendre le risque d'aller plus en avant dans notre relation. C'est cette partie de moi qui ne croit plus en l'amour, c'est cette partie de moi qui me fait crier à l'injustice à chaque fois que je me sens seule. Alors que toutes les autres parties de moi savent que j'ai aussi ma part d'erreurs. Alors que toutes les autres parties de moi savent que j'ai tendance à me couper du monde lorsque je ne vais pas bien... et encore davantage désormais que la cicatrice est sensée s'être refermée.

C'est cette partie de moi qui ne referme pas la cicatrice. Au contraire, elle prend un malin plaisir à la triturer, la gratter, la rouvrir à chaque fois qu'une occasion lui est donnée. C'est cette partie de moi qui fait le parallèle imbécile entre les réactions des uns et mon comportement.

J'aimerais lui dire "vas-t'en" mais je ne me résous pas à le faire. Et pourtant il suffit que je le fasse. Elle est toute petite pourquoi reste-t-elle si forte? Toutes mes autres parties de moi peuvent bien lui donner un bon coup de pied et la virer, non????
En fait, je crois bien que j'aime aussi cette partie là, cette partie qui n'abandonne pas. Encore un paradoxe: c'est peut-être cette partie qui me fait avancer dans tous les domaines difficiles que j'affronte tous les jours, et c'est cette même partie qui me retient d'avancer sur le plan amoureux.

Pourquoi? Parce que j'ai peur:
Et si tu revenais mais trop tard? Et si lorsque j'aurais réussi à combattre mon infime partie tu revenais, que ferais-je?

Erin 

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 17:23

BandolcriqueMes racines s'affaiblissent. Je ne les trouve plus. Où sont-elles? Je suis une expatriée, sans l'avoir voulu, sans l'avoir choisi, sans l'avoir refusé non plus.
Je suis celle de là-bas ici, et celle d'ici là-bas.

Ma famille que j'avais commencé à construire ici n'est plus. Ma famille que j'avais là-bas est la-bas et je suis ici.

Qui es-tu Erin? Où vas-tu? Dans 30 ans, ton fils se couplera (je n'emploie plus le mot marier, ni mariage, le mot couplage me convient de plus en plus). et qui sera à tes côtés? Qui sera aux côtés de son père?

Se recoupler est une chose. Voir l'avenir en est une autre. En particulier lorsque je ne sais plus où est mon passé, où sont mes racines. Mon insularité, ma singularité se perd. Mais je ne saurais me retrouver là où j'ai grandi. Je n'appartiens plus à ce la-bas. Je re_sillonne le monde comme je l'ai sillonné auparavant dans ma jeunesse? Même pas.

Je ne sais pas où aller parce que j'ai oublié d'où je viens, je ne sais pas où aller parce que mes racines sont blanches et ténues, parce qu'elles appartiennent à une terre où je n'ai plus ma place. Je sais qu'il me faut m'en aller, parce que je ne me sens pas chez moi ici. Mais où aller? Recommencer pour mieux tomber à nouveau? Recommencer avec les mêmes erreurs que je ne veux pas voir en face? Recommencer avec l'innocence en moins? Tout ne serait que calculs.

Mon fils mérite que je m'attarde à ce que je souhaite pour moi-même. Mais j'ai peur de trop m'y attarder et de me noyer dans ces eaux froides inconnues.

Dans le même temps, je suis devenue une racine pour mon fils. Dois-je rester ancrée pour lui? Où se sentira-t-il chez lui? A part au creux de mes bras?

Maman, j'ai besoin de toi, papa, j'ai besoin de toi. Mes amis, mes soeurs, j'ai besoin de vous. C'est vous mon pays, vous êtes mes racines. J'ai peur de m'envoler si je ne vous ai pas... Ne me laissez pas sombrer. Mon bateau prend l'eau.

Et toi, mon mari, tu étais tout, tu étais ma maison. Tu m'as laissée seule dans un pays inconnu. Mon pays n'est pas là, mais c'est devenu le pays de notre enfant. Ne m'abandonne pas une deuxième fois en me faisant à ce point comprendre que je ne suis rien. Ne m'abandonne pas à nouveau. Je ne résisterai pas. pas sans mon pays.

 

A vous tous, sachez que je vous aime même si je ne dis plus, même si je ne raconte plus, même si j'ai fait des erreurs de part le passé. Sachez aussi à quel point vous me manquez. J'ai tant besoin d'amour que j'ai l'impression que ce vide ne se remplira jamais. Mais si vous avez au moins une pensée pour moi de temps en temps, alors le trou se remplira peu à peu.

 

Erin

 

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 13:17

Quelle belle phrase!

Erin, n'oublie pas que tu n'es pas qu'une maman. Oui, super, merci du conseil. Et après? Etes vous là, vous les grands conseilleurs pour me soulager de mes journées?  Etes vous là, vous les grands conseilleurs pour me permettre de faire du sport une fois par semaine? Etes vous là, vous les grands conseilleurs, pour ranger mon linge à ma place? Etes vous là, vous les grands conseilleurs pour préparer à manger à ma place? Etes vous là, vous, grands conseilleurs, pour mettre au lit mon bout de chou qui ne veut pas dormir? Etes vous là, grands conseilleurs, quand il s'agit d'organiser le temps des vacances? Etes vous là, grands conseilleurs, pour dire non alors que je voudrais la paix, juste la paix, et pouvoir dire oui, pour ne plus l'entendre crier maman, maman, maman, je veux, je veux, maman, maman, viens, non, maman, non, je veux pas ça, maman, non, je veux mon dessert, non, je range pas ma chambre?
Etes vous là, grands conseilleurs, pour rédiger mes rapports à ma place? Etes vous là, grands conseilleurs, pour me convier à vos soirées? Etes vous là, grands conseilleurs, pour faire mes courses? Etes vous là, grands conseilleurs, pour me prêter votre épaule quand j'ai envie de pleurer?

La réponse est évidente.

Une mère célibataire est seule quoi qu'on en dise.

Et je rigole doucement quand on se réveille trop tard et me dit: ah ça t'aurait vraiment plu ce concert, quel dommage que tu n'étais pas là! Tu avais besoin d'aide pour préparer l'anniversaire de ton fils? J'ai pas pensé à te le proposer. OUT! OUT de ma vie ces faux semblants, ces je suis là pour toi, tu peux compter sur moi. Ah, oui, je compte, jusqu'à combien s'il te plaît? 1526? Bon, alors c'est pas la peine.

Mais tu aurais du me dire, enfin, Erin, bien entendu que je t'aurais aidé! Ah dommage, je me suis débrouillé sans toi. Tu te sens un peu bêtye maintenant, ben oui, c'est comme ça, j'ai aussi ma fierté, figurez-vous.

Et cette fierté me fait pleurer encore de temps en temps. Cette fierté fait que je ne dis pas, fait que j'écris juste et c'est tout./ Une fois que la tempête est passée.

Je ne sais pas pourquoi je pleure parce que j'y suis arrivée et que je suis fatiguée mais que je suis malgré tout fière d'y être parvenue? Parce que j'ai encore envie de tout plaquer? Parce que je n'arrive pas à me reconstruire comme je devrais? Parce que j'ai encore besoin de mon psy? Parce que tout le monde heureux me rend triste? Ce n'est pas de la jalousie c'est juste du regret?

Quand cela s'arrêtera t il? Il semble que jamais on ne redevient ce qu'on a été. Je ne serais jamais l'Erin que mon mari a connu pour personne d'autre. Je suis une Erin sur la réserve, une Erin qui manque de ses amis, une Erin qui a peur, une Erin qui perd encore plieds, une Erin qui n'y croit plus tous les jours, une Erin qui s'indigne, une Erin qui n'a plus de conversation, une Erin que moi même je ne connais pas.

Alors Erin doit prendre du temps pour elle. Voilà ce qu'il ressort de tout. Je prends du temps pour moi mais cela n'arrange pas grand chose. Oui, certes, je suis contente de rester à la maison, mais ne rien y faire, ça non. Je suis contente de vouloir prendre rendez-vous chez mon coiffeur. Et après? Et après?

Erin, tu vas certainement trouver quelqu'un qui méritera ton amour et toute la tendresse que tu as à donner. Tu donnes tellement de tendressse à ton fils et à ceux qui t'entourent vraiment. Ce trop plein de tendresse, il faudra que tu le donnes à quelqu'un qui le méritera. Pour cela, prends du temps pour toi.

J'ai envie de dire:! MMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMMM............

Ce ne sont que des f..... bêtises tout cela! Rien n'arrive. Tous les livres disent la même chose, tout le monde dit la même chose. Et moi avec. Mais Dieu sait à quel point c'est difficile!

Je suis parfois si désemparée que j'ai l'impression de ne pas avoir avancé d'un iota. J'ai pris du temps pour moi. Et voilà, ça c'est fait.  Je suis toujours dans le même état. 
Ne pas penser au passé. Oui, très bien, je ne pense plus au passé. ça c'est fait. Mais en fait, je ne pense plus. Est-ce mieux?

Je voudrais m'épancher mais je ne peux pas.Je voudrais retrouver mes amis qui sont loin. Mais ils ont leurs problèmes.

Je voudrais mourir à nouveau. Mais je n'ai pas le droit.

Je voudrais tuer celui qui a fait que ma vie est celle que j'ai. Mais il me faut me tuer avec, car je ne suis pas toute blanche dans notre relation. Je voudrais gifler tous ceux qui me polluent. Mais cela ne se fait pas. Je voudrais détester mon ex-mari. Je n'y arrive pas.

Je voudrais lui laisser la garde de mon fils pour toujours, mais je ne peux pas vivre sans lui.
Mais mon fils aurait au moins une vraie vie de famille, sans avoir une mère qui stresse tout le temps, qui court partout pour tout, qui ne sait pas s'arrêter. J'ai l'impression que je suis redevenue pire qu'avant. Après avoir pris du recul, cela recommence et je perds pieds à nouveau. A quand la stabilité dans ma vie???? 

Je voudrais être en paix. Mais rien ne m'aide.

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 10:18

29 mars 2011. Mon fils dort à côté de moi, petit innocent, la bouche ouverte, le corps en étoile, et ce petit ronflement de bébé que j'aime tant. Même avec les cheveux courts et mal coupés, je le trouve beau. L'angle où je le regarde me rappelle l'angle où je l'ai aperçu pour la première fois, via la photographie prise dans mon ventre, où se dessinait sa bouche charnue et son petit nez fin.

Il rêve le petit ange, il a dit "par terre" en se retournant, puis "maman", puis "veux l'eau". Je quitte la pièce pour lui apporter sa gourde et mon petit bonhomme et son doudou dorment à poings fermés. Trop chou. 
Dire que ce petit bout d'homme vient de moi, ma chair, mon sang.

Il est souvent arrivé qu'on me demande "avez-vous des enfants?". A une certaine époque, je ne voyais pas comment on pouvait oser me poser une telle question: ai-je une tête à avoir des enfants??? Je trouvais la question absolument inappropriée, voire ringarde et surtout sans intérêt. Je la retournais à peine du bout des lèvres: "non, et  vous?" Après.... et quel âge ont-ils? et patati et patata

Maintenant, je comprends le sens de la question. Cela signifie: partageons nous les mêmes centres d'intérêt? savez-vous par quoi je passe, suis passée? est-ce que je sais par vous êtes passé?
Selon la réponse, l'état d'esprit de l'interlocuteur est différent. Et on comprend. Ou on est en mesure de comprendre.

Maintenant je comprends.

Mais tant qu'on n'a pas d'enfant, on ne comprend pas. Je m'excuse pour les mamans que j'ai croisées avant d'avoir mon fils. Je ne pouvais pas savoir.
Et je pardonne à toutes les personnes que je croise, de me toiser en me regardant avec mon enfant...

Avant, je me disais au marché: "non, mais franchement, ont-ils besoin de venir avec leur poussette? Pourquoi les gens s'obstinent-ils à venir au marché avec leurs enfants????"

Maintenant, je suis la poussette qui gêne tout le monde... et je suis mal à l'aise face aux regards de ceux qui se demandent pourquoi je fais mon marché avec mon enfant... C'est que je n'ai pas le choix et que je veux par ailleurs que mon fils voit du monde, voit la vie, s'habitue aux rituels d'alimentation....

Je suis désolée de ma naïveté passée, je suis désolée de ma culpabilité présente, je suis désolée de ma mémoire défaillante future

Erin 

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 09:44
Curieuse question que cette question.
C'est la question qui est posée dans tous les agendas de grossesse pour les jeunes mamans. Voici la réponse que j'ai écrite: j'ai mené ma vie active en faisant davantage attention. Mon bébé, tu as participé à beaucoup de réunions, des grosses réunions, comme des petites. (PS: Je me souviens de cette réunion juste à ma descente d'avion, tu avais 5 mois et demi dans mon ventre. Il était 9h du matin, nous étions arrivés dans un froid glacial, il neigeait et j'avais très mal dormi dans l'avion. Douche difficile à prendre à l'aéroport mais prise quand même. Comment ai-je pu aller travailler comme si de rien n'était?) 

Quelques coups de sang au travail comme tu as du percevoir, quelques prises de bec avec des collègues, eh oui, mon bébé, maman n'est pas toujours tendre au bureau... mais c'est mon travail. Rassure toi, et tu le sens bien, je ne suis pas la même au bureau et à la maison.

C'est vrai aussi que je finissais parfois tard le soir. Et toi tu m'accompagnais. Je n'étais jamais seule!

A la maison, j'allais sur Internet, pour te trouver les meilleures choses et les plus saines pour ton petit corps tout neuf à venir. Je mangeais des fraises des fraises (c'est peut-être pour cela que tu aimes tant les fraises), des fruits et des  fruits. Ton père revenait régulièrement de son travail avec un petit panier de fraises. En particulier durant les 3 dernières semaines de la grossesses. Je mangeais du homard toutes les semaines mon coeur, des oursins, des praires quand la saison le permettait. C'est certainement pour cela que tu aimes tant ce qui vient de la mer.

Quant à mes journées, au final, je n'arrivais pas à les remplir: un coup de téléphone à maman tous les jours, même pour ne rien dire, une petite sieste le matin, une autre sieste un peu plus longue l'après midi, quelques mails de gestion courante pour le boulot (eh oui, onne se refait pas), faire à manger, faire la vaiselle, et la journée était vite passée.

J'aimais bien déjeuner sur notre belle terrasse, il commençait à faire beau et chaud depuis longtemps. 

Avec toujours ma musique relaxante en fond.

 

Comme le temps est passé vite. Tu es grand maintenant.

Si je devais recommencer cette période, j'en profiterai davantage, je me consacrerai plus à ce que j'ai ressenti. Mais on ne revient pas en arrière. C'est pourquoi je veux profiter de tous les moments présents.

Erin

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 08:50

Mon fils grandit. C'est lui qui m'a dit hier soir: "maman, n'oublie pas, je suis dans ton petit coeur, et tu es dans mon petit coeur. Je reviens bientôt, ne t'inquiète pas".

J'ai eu du mal à retenir l'eau qui me montait aux yeux. Peut-être a-t-il senti que j'étais triste de rester seule, sans lui. Peut-être a-t-il senti ma détresse quand il s'en va. Je me suis vite vite occupée dès qu'il est parti, de manière à n'avoir pas le temps de penser. Ma salle de bains est briquée comme un sou neuf. Youpi, vive la vie.

Puis j'ai pris un somnifère pour m'endormir. Aucun effet!!!!!
Je n'en revenais pas. Je me suis couchée très tard, sans trop savoir ce que j'ai fait au bout du compte: vaguement mis en place une machine à laver le linge, à moitié vidé la vaisselle, bu une bière, joué sur internet, regardé d'un oeil le festival de Cannes, regarder mon téléphone qui ne sonnait définitivement pas.

J'ai horreur de regarder mon téléphone qui ne sonne jamais. Où les seuls textos que je reçois sont ceux de mon opérateur ou des boutiques de fringues qui m'invitent à des promotions.
J'aimerais revenir au temps où mon mari et moi nous envoyions des textos tous les jours, revenir au temps où un homme pense à moi et me le fait savoir, au temps où mes copines et moi avions des vies parallèles et plein de choses à se raconter. Moi je n'ai rien à raconter, je deviens inintéressante. Mon seul sujet de conversation: mon fils. Puisque je ne me sens plus le droit de parler de ma solitude, plus le droit de parler de mon divorce, de mon ex-mari (que j'appelle toujours mon mari d'ailleurs. On ne peut pas se défaire d'habitudes si vite, même si 2 années ont passé). Je ne me sens pas le droit de me plaindre. Je suis au moins dans le petit coeur de mon fils, c'est déjà merveilleux.

Alors pourquoi j'ai encore envie de pleurer quand j'écris ces phrases? 

Il est des jours où tout revient. Et plus particulièrement à l'approche des vacances. Mon fils n'a jamais eu la chance de passer des vacances avec sa maman et son papa réunis; de vraies vacances en famille. Je rêve de ça. Autant pour lui que pour moi d'ailleurs. J'ai même prié St Antoine de Padoue. Si, si!

Et quand tout revient, je n'ai envie de voir personne, je n'ai rien envie de faire. J'ai envie d'appeler mon fils mais j'évite car je sais que ma voix peut faillir à n'importe quel moment. Mon amour, quand tu liras ces lignes plus tard, tu comprendras pourquoi parfois maman appelle tous les jours, et pourquoi parfois maman préfère appeler un jour sur 2 quand tu n'es pas avec moi...

Quand tout revient, j'ai juste envie d'effacer ces 2 dernières années et de dire à mon mari: allez, on recommence à zéro, c'est possible.
Il me prend de temps en temps ce spleen à ne surtout pas dire aux autres, à ne surtout pas le dire à lui.

Pourquoi? Pour m'entendre des choses qui me feront davantage mal de la part de mon mari, pardon, ex-mari: c'est terminé, Erin, depuis tout ce temps, tu n'as toujours pas compris?

Pourquoi? Pour m'entendre des "tu n'es pas guérie", "as tu revu ton psy", "mais enfin Erin, sois raisonnable, tu ne crois pas que si vous aviez du vous retrouver, cela se serait déjà fait avant, non?"

Alors non merci, je ne dirai rien. J'écris juste. Et je pleure. ça au moins, personne ne peut me l'enlever.

 

Erin 

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5 mai 2012 6 05 /05 /mai /2012 18:54

-Maintenant que votre enfant n'est plus un bébé, songez-vous à lui donner un petit frère ou une petite soeur?
-si j'y songe, bien entendu, mais je n'ai pas encore trouvé le père. Ne soyez pas inquiets, je vous tiendrai au courant.

Gros blanc.

Eh oui, il y a des questions comme ça qui me font sortir de mes gonds intérieurs. Evidemment, espèce de saucisse, que je ne serai pas contre un deuxième enfant. Toutes les autres mamans qui ont eu leur premier en même temps que moi sont en phase de deuxième. Et quand je dis toutes, c'est vraiment toutes!!!! A la crèche, tous les copains de mon pti loup vont avoir ou ont eu un/e petit frère/soeur.

Et moi dans tout ça?

J'étais même prête à proposer au père de mon enfant qu'on fasse un 2ème enfant ensemble, sans que je lui demande de compte, pour avoir un petit rien qu'à moi que je n'aurais pas à partager. Suis complètement folle franchement!!!

Alors oui, mesdames avec vos gros ventres, cela m'énerve de vous voir enceintes;
Pourquoi?

Parce que.

Zut alors 

 

 

Erin

 

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25 avril 2012 3 25 /04 /avril /2012 19:20

Nous sommes qui nous sommes. Qui nous connait?

Je ne me connais pas moi-même. Pourquoi dans ce cas, ai-je l'impression de sentir comment vont les autres. Même à distance.
Comme par hasard, lorsque je me décide à reprendre contact avec une amie, j'ai l'impression que j'ai bien fait. Elle ne dit pas grand chose, des banalités que je connais. Mais curieusement je sais ce qu'il y a derrière ces banalités.
Cette pudeur, oh, cette pudeur. Et pire, cette honte.

C'est horrible la honte. Je connais et j'ai connu. ça s'en va et ça revient.

Je trompe tout le monde, tout le monde me trouve rayonnante. Oui, c'est celà. Un peu de fond de teint, un entraînement à n'en plus finir pour rire fort et sourire qu'oi qu'il arrive. Me faire belle, sans en avoir envie... juste pour qu'on ne voie rien. Et on ne voit rien.

 

C'est pour cela que je ne suis jamais dupe. Mais je ne dis rien. A moins qu'on me le demande.

 

@mitiés
Erin 

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 23:06

J'ai annoncé hier à mon poussin que demain je vais à l'hôpital pour juste une journée cette fois et je reviens le soir. C'est papa qui viendra te chercher demain.


Mon petit amour de ma vie a eu un regard inquiet que je ne lui connaissais pas.
Maman, tu dors où?
A la maison chéri.
Tu me montres ton bobo?
Mais mon coeur pour le moment il n'est pas encore fait, je te le montrerai demain soir quand je serai revenue.
Tu dors où maman?
A la maison mon amour.
Tu viens me chercher?
Je ne pourrais pas mais je serai rentrée pour te faire le bisou du soir et nous lirons une histoire ensemble, comme d'habitude.
Et après je vais où?
Tu restes à la maison mon coeur.
A la maison de papa? A notre maison, maman?
Oui, bien sûr mon chéri, chez nous.
Tous les deux? 
Et papa, il pourra rester chez nous après?
Non mon amour, papa il rentrera chez lui 
Je viens te chercher à l'hôpital maman?
Non, mon chéri, il sera trop tard, tu m'attendras à la maison avec papa. Il te donnera le bain, il mangera avec toi et ensuite maman arrivera.
Pourquoi maman?
Mon amour, je t'ai expliqué que maman a des choses à faire à l'hôpital pendant la journée, c'est un peu loin, j'arriverai juste après que tu aies fait tout ça.
D'accord. Et après papa, il m'emmène te chercher à l'hopital, me dit-il avec un grand sourire.
Mon chéri, tu m'attendras avec papa à la maison.
Pourquoi? (mine dépitée)
Parce que tu ne peux pas venir me chercher
(en fait, si, c'est juste que son père refuse de venir me chercher, ce n'est pas à moi de venir te chercher, tu te débrouilles toute seule pour revenir. Mais enfin, je ne peux pas rentrer par mes propres moyens après une anesthésie générale. Je m'en fiche ce n'est pas mon problème. Merci de ton aide égoïste. Il ne voit même pas l'intérêt que cela pourrait avoir pour notre fils, qui serait rassuré de cette manière. C'est ainsi que nous avons procédé lorsque mes parents ont eu la gentillesse de se déplacer lors de ma dernière hospitalisation... Je n'ai pas de mots et je n'ai pas envie d'en parler davantage ici ni d'employer des mots inappropriés...)

Mais toi tu dors où maman?
A la maison, mon chéri

J'ai eu le coeur si serré
Pendant tout ce temps là, j'ai tenu mon bébé dans mes bras.


Comme par hasard, au bain, hier soir, une crise de larmes: non, non, je veux pas prendre le bain, non, non, non, pas le bain. Non, pas la douche non plus, non, je veux pas.
Comme par hasard, pas envie de ormir: non, je veux pas dormir maman, non, je n'ai pas sommeil.
Mon chéri, il y a quelque chose qui ne va pas? Qu'est-ce qui te fait tant pleurer ce soir?
Où est papa?
Papa est à sa maison.
Il vient me chercher à la crèche?
Oui petit coeur, c'est lui qui viendra me chercher à la crèche.
Moi je veux pas aller à la crèche demain.
Mon amour, est-ce que tu es inquiet?
Oui maman, et je suis triste.
Pourquoi mon chéri
Parce que je veux pas aller à la crèche demain.

Le reste se passe de commentaires 

Erin 

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21 mars 2012 3 21 /03 /mars /2012 10:14

Nous jouons au restaurant, poussin et moi: il est le chef et le serveur, tandis que je joue le rôle de la cliente. Il m'apporte tranquillement sur un plateau un radis, 5 frites, une saucisse, un gateau, un paquet vide de gateaux, une tasse de café avec beaucoup de sucre. Il me dit: attention, c'est chaud, souffle, souffle chère madame.
C'est 10 zeuros chère madame. Merci chère madame. Je vous en prie cher monsieur. 

Il s'en va ensuite préparer le repas pour d'autres clients. Je viens le voir. Il se retourne et d'un air très sérieux me dit: non, vas loin, maman chérie, c'est trop chaud et c'est dangereux maman. Ne reste pas là, tu peux te bruler maman et je t'aime je ne eveux pas que tu te brûles.  Attention, si tu ne pars pas, je vais me fâcher!!!
Bon, d'accord, mais tu sais moi je suis une adulte, je sais mesurer les risques, mon chéri.
Non, non, non, écoute moi maman, là, c'est pour de faux maintenant, et c'est moi qui décide qui cuisine et qui va loin du feu. Alors va loin tout de suite, écoute moi. 

J'étais sidérée!

Alors je retourne à ma table manger mon radis et je lui dis: mmmm, c'est bon, merci monsieur le chef. Il était si fier de lui!

 

A l'heure du repas habituel, je cuisine donc tranquillement et il vient me voir en me disant: maman, là, c'est pour de vrai? oui mon chéri, c'est pour de vrai. Alors je peux aller faire des oeufs pour de faux dans mon restaurant? Oui mon coeur, va faire des oeufs dans ton restaurant.

Nous nous mettons à table et j'amène les assiettes où les omelettes sont servies. Lui de son côté m'amène le seul oeuf au plat qu'il a dans sa cuisine et me le donne à côté de mon assiette.

Je commence à manger son oeuf au plat. Il me rétorque mais maman, tu t'es trompée, ça c'est le faux! ah maman, maman, tu fais des blagues, toi! Et nous voilà partis à rire rire rie tous les deux.

 

Ces moments sont magiques. Comment peut-on ne pas les vivre? Comment peut-on choisir de ne pas les vivre? et de les vivre avec des enfants qui ne sont pas les siens?

C'est merveilleux de voir mon enfant évoluer. Pour rien au monde je n'aurais laissé à son père m'enlever ce bonheur.

J'ai fait une bêtise en début d'année. Ce sont ces moments là qui me donnent un sens; ce sont ces moments là qui font que je ferai tout pour ne pas me laisser aller à sombrer à nouveau. Rien n'est gagné mais merci à mon fils d'être mon fils.

Erin 

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Qui Suis-Je?

  • : Le blog d'Erin
  • : Une maman solo qui met des mots sur ce qu'on n'a pas le droit de dire, des mots pour ceux qui sont dans mon cas, mais aussi peut-être un peu pour laisser la douleur s'en aller
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Mes citations au fil des jours

7 juillet 2012: toutes les premières fois dans un changement sont difficiles. Erin

21 mai: personne ne mérite tes larmes; celui qui le mérite ne te fera sûrement pas pleurer (https://www.facebook.com/pages/Chtit-panneaux)

février: former un couple c'est être deux et ne faire qu'un.Mais lequel? (d'un humoriste très célèbre)

26 aout: ce n'est pas que j'aime avoir raison, c'est juste que j'ai vraiment raison! Si tout le monde pense comme cela, qui a tort?
28 juillet: le bonheur est dans le pré, cours-y vite il va filer. Saute par dessus la haie. Paul Fort
27 juillet: dire à ceux qu'on aime qu'on les aime
22 juillet: comment peut-on ne pas sourire devant un enfant?

19 juillet: suis tombé dans la figure à moi - mon fils
18 juillet: j'ai l'impression de faire partie d'un tout. mais lequel?
17 juillet:quand on a touché le fond, il reste le fond de soi à explorer
16 juillet: pffff
15 juillet: je n'ai rien à dire aujourd'hui, non que je ne pense pas, mais plutôt que la pensée va trop vite pour la traduire - Erin
14 juillet: quand tout le monde est parti, il reste les amis - Quelqu'un de bien
13 juillet: La vie est un baiser. Et quel baiser! - Erin

12 juillet: "on ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux" -Saint Exupéry
11 juillet: j'ai découvert une nouvelle addiction: l'écriture - Erin
10 juillet: dors, dors, dors sur tes décisions, ne prend jamais une décision avant d'avoir dormi dessus - Erin
9 juillet: je suis là et bien là - Erin
8 juillet 2011: ça devrait être interdit d'être malheureux - Erin
8 juin2011 : "On a divorcé d'un commun accord, mais tu étais plus d'accord que moi" - un comique dont le nom m'échappe