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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 13:55

Pourquoi ai-je encore si mal ????

Mon amour est parti en vacances. J’ai mal de ne plus le voir. Ce n’est pas n’importe quel amour. C’est ma chair.

Le voir partir avec l’homme que j’ai aimé si fort, les voir partir loin de moi, tous les deux… il n’y a pas de mots. Mais il y a des maux.

Ces maux qui ne s’expliquent pas, ces maux que je veux taire, ces maux que je ne veux plus sentir. Partez, maux indicibles, partez au loin, avec mes amours, laissez moi au moins seule et véritablement seule. Je ne suis jamais seule, mon désarroi m’accompagne, et les maux qui le suivent. Laissez-moi, que je puisse oublier pourquoi vous êtes là, laissez-moi, que je puisse continuer comme tout le monde.

 

Ces maux qui n’ont pas de mots, je n’en veux pas, il n’y a pas de place pour le rationnel, il n’y a de place que pour les maux indescriptibles.

Ce manque, oh ce manque, ce vide en moi, que je ne saurais combler, ce tout et ce rien qui me minent.

La femme solaire ou la femme lunaire, l’homme lunaire et l’homme solaire, secrets de psy, guérir l'anxiété, guide de la méditation … à quoi me servent ces lectures ? elles sont vaines et creuses aujourd’hui. Que n’ai-je appris tout cela avant !

Allez au diable, lectures avisées et autres images et mythes. J’en suis presque au même point aujourd’hui. Mais je n’ai plus le bénéfice de la fraicheur de la douleur. 

Alors oui, il m'arrive de volontairement me couper de tout le monde; mais c'est la seule chose sensée que je sache faire dans ces cas là, après tout ce temps, il faut savoir se taire. 

Je n'ai plus le bénéfice de la fraicheur de la douleur, non, c'est bien vrai.

Erin

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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 03:28

 

texte écrit en Février 2011 - actualisé le 10 juillet 2011

 

Vincent est mort. 33 ans. Il restera éternellement jeune. Je suis partie en vacances, il m’a dit que mon fils est un ange qui porte le même prénom que son père. Il m’a dit qu’il mérite une maman comme moi. Je ne savais pas à l’époque que sa mère à lui avait mis fin à ses jours.

Moi, je vieillis, je suis là. Quitter ce monde, combien de fois y ai-je pensé ? Je n’avais pas le droit d’y penser. Mais je l’ai pensé quand même. Je ne l’ai pas vraiment dit, ces choses là ne se disent pas. Car je risquais d’être jugée. Et le fait de l’écrire, là, dans ce petit texte sans prétention, je cours aussi ce risque. Il y a des phrases qui dérangent, des mots qui gênent. Et c’est à ce motif qu’il faudrait les taire ? Le monde ira mieux le jour où on aura le droit de dire sans être jugé ou étiqueté de folie.

 

Je ne l’ai pas fait. Et je sais pourquoi. Je suis importante sur cette terre. Pour ceux qui m’aiment et pour ceux que j’aime. Parce que j’aime encore. Mon fils, mon père et ma mère, mes sœurs, mes nièces, mes amies, mes amis et leurs enfants. Pas de la même manière que j’ai aimé mon mari. Mais j’aime.

 

Si je ne suis pas assez importante, si je ne suis pas assez bien pour qu’un homme se batte pour moi, mon enfant est trop important pour que je me batte pour lui. Et importante, je le suis dans l’absolu. Je le suis pour mon fils, ma vie a un sens. J’ai du chagrin, certes, mais personne ne vaut qu’on quitte ce monde. Et certainement pas un homme qui n’a pas su être à la hauteur d’une famille, qui n’a pas su tenir son amour dans la durée. C’est facile d’aimer quand tout va bien.

 

Le vrai courage, c’est de rester. Le vrai courage c’est d’admettre qu’on n’y arrive pas, d’admettre d’être pas bien de temps en temps, d’admettre ce que les gens bien pensants appellent faiblesses. Le vrai courage est dans tous les jours difficiles qui passent.

 

Le vrai courage est de dire oui à son fils quand il me demande : maman pieure, tite, papa ? ce qui, en langage bébé signifie : maman, tu pleures, tu es triste ? à cause de papa ? Il a compris tout seul, je n’ai rien eu besoin de lui dire. Les enfants comprennent tout. Le vrai courage c’est d’être vrai, de ne pas faire semblant. Oui, mon chéri, maman est un peu triste mais ne t’inquiète pas, cela va passer, cela arrive de temps en temps d’être triste, même aux grands. Viens, montre moi comment tu sais bien faire ce puzzle.

 

Le vrai courage c’est de lui montrer comment on se bat dans la vie.

Le vrai courage est de prendre son enfant dans ses bras et lui dire que maman est là pour lui. Le vrai courage c’est de lui donner le plus beau sourire quand il me dit viens maman viens jouer. Le vrai courage c’est aussi lui dire non, mon cœur, maman fait le dîner, joue un petit peu tout seul pour le moment, je viendrais jouer avec toi tout à l’heure. Mon cœur se serre quand je le vois repartir jouer tout seul, petit bout d'homme, car j’aimerais tant passer tout mon temps avec lui.

 

Le vrai courage c’est d'aller travailler, de faire le ménage, faire les courses, prendre la voiture, faire les révisions, attendre une heure et demi au café du coin, attendre avec lui, rester dans une file d’attente à la poste, aux impôts, faire le marché avec lui, aller chez le coiffeur avec lui, à la plage, avec tout le barda nécessaire, prendre le bus, voyager avec lui et toutes les valises qui vont bien.

Le vrai courage c’est surmonter l’insurmontable, accepter l’inacceptable*.

Je peux faire tout cela.

 

Le vrai courage c’est de répondre aux bien-élevés qui trouvent que mon enfant gêne et n’a pas sa place dans les endroits pour adultes. Le vrai courage c’est de rester pour lui assurer un avenir. Le vrai courage c’est d’admettre ses erreurs, le vrai courage c’est de s’accepter comme on est. Le vrai courage c’est de prendre les choses comme elles viennent.

Le vrai courage c’est de rester.

 

Le vrai courage est d’assumer une décision qu’on n’a pas prise, une situation. Le vrai courage est de le prendre dans mes bras et de lui dire que je serai toujours là, moi sa maman. Le vrai courage est d’essuyer ses larmes quand il pleure et de lui expliquer avec des mots rassurants qu’il a le droit de pleurer, que maman est là.

 

Le vrai courage c’est de vivre ça. Je suis maman à plein temps. Même quand il n’est pas avec moi, je pense à lui chaque seconde qui passe. Les mamans savent de quoi je veux parler. Pas la peine d’essayer d’expliquer cela.

 

Lorsque je n’avais pas d’enfant, il m’est arrivé de me demander quel intérêt il pouvait y avoir d’avoir une photo d’enfant sur un porte clé. Je sais pourquoi maintenant.

 

Vincent a fait un choix que je respecte. Car j’imagine par où il a pu passer.

Mon fils aura sa maman le plus longtemps possible. Merci Vincent.

* Merci à D. pour cette phrase qui m’a énervée au plus haut point quand il l’a prononcée

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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 13:01

Laissez-moi un peu vous raconter une journée parmi d’autres, en toute transparence, si je reste seule avec moi-même et ma grande amie Dépression :

 

Le réveil sonne, je l’entends, je le laisse sonner, la sonnerie ne me dérange même pas : elle me réveille mais je ne prends même pas la peine de me retourner pour actionner le bouton repéter ou silence. Je ne me rendors pas, je ne bouge pas, je ne fais rien, je ne pense pas.

La sonnerie retentit à nouveau. Ah, tiens, le réveil sonne. Et ainsi de suite. J’attends le dernier moment pour me lever.

Je me dirige vers la cuisine et me demande ce que je fais là. J’ouvre les placards, à la recherche de ce que je ne sais pas, prends un fruit, laisse le noyau sur la table et retourne au lit.

Je me rendors, le téléphone sonne ; je ne réponds pas. Après une demi-heure ou une heure de sommeil, je me dis : prends toi en mains, lève-toi et fais le ménage.

Je me lève et d’un pas décidé, je vide mon armoire sur mon lit. Je garde ces vêtements pour telle copine, ceux-là iront bien à unetelle, et ceux-là, ce sera pour la petite fille de machine, ceux là je les donne à la croix rouge. Ah je n’ai pas de sac pour les ranger. Forte de ma résolution, je m’empresse d’aller chercher un rouleau de sacs poubelles. Quand je m’aperçois que je n’avais pas étendu le linge de la veille. Ce n’est pas grave, je vais vite l’étendre et ce sera une bonne chose de faite. Sitôt dit, sitôt fait. Mais quel intérêt de sortir l’étendage pour le ranger ensuite ? J’étends mon linge là où je peux et c’est très bien comme cela.

 

Retour à la cuisine où la vaisselle s’est amoncelée dans l’évier. Mais pour la laver, il faut sortir la vaisselle propre du lave-vaisselle. Je commence. Il n’y a pas de place sur la table pour ranger les assiettes propres et pas de place sur l’égouttoir pour ranger les assiettes qui ne sont pas encore sèches. Là je me dis : soit tu fais autre chose, soit tu ranges. J’opte pour l’autre chose.

L’autre chose est de prendre une douche. Mais finalement, je préfère nettoyer la salle de bains avant de prendre ma douche. Bon, je retourne à la cuisine chercher le savon de marseille, le vinaigre et le bicarbonate de soude. Pfff me dis-je la cuisine est dans un état pitoyable. Il faudra que je range la cuisine.

Avec mes produits et mes gants, j’entreprends de nettoyer la salle de bains. Je vide le panier à linge et me décide de l’emmener à la machine à laver le linge, se trouvant dans la cuisine. Vous me suivez ? Parce que moi déjà je commence à ne plus me suivre.

Je mets en route une machine pour mon linge sale.

 

Puis je me rends compte que j’ai un peu le tournis et décide de me préparer quelque chose à grignoter. Sur une table pleine de vaisselle propre qui n’est pas encore rangée dans les placards, avec un noyau d’abricot, je pose une tartine, un yaourt et un fruit. Le téléphone sonne. Cette fois je réponds. Et discute dans le salon de oui je vais bien, mon fils me manque mais je gère et cela me fait du bien d’être un peu toute seule, ah tu as fait ci, j’en suis ravie pour toi et ta fille a eu son bac. Quelle bonne nouvelle, il va falloir fêter cela. Oui oui il fait beau ici. Oui oui je pars en vacances bientôt. Et toi ? ah oui. Ah la la ça doit pas être facile. Bien sûr. D’accord. Et ta voisine, elle va bien ? Ben dis donc, je suis étonnée. Bon, ça arrive. Moi ? Oh oui, tu sais, c’est du passé tout ca. C’est super que tu aies appelé. Oui, génial. Bonne idée. Là je n’ai pas mon agenda mais on se rappelle. A Plus.

Une demi-heure est passée et voilà que j’ai sommeil.

 

J’entre dans ma chambre, dont le lit est jonché de vêtements à trier. Je pleure devant la montagne qui m’empêche de dormir. Et je sais que cette montagne n’est pas faite d’amoncellement de vêtement. Mais je pleure et me raidis avec une envie de tout jeter par la fenêtre.

Je pousse tout sur la commode et par terre, me glisse sous ma couette et m’endors.

 

Le début d’après midi, je me réveille doucement, et ne sors pas de mon lit. J’entreprends de regarder les taches du plafond. Les aspérités du mur n’ont aucune cohérence, si j’étais le plâtrier, j’inventerai une autre méthode pour harmoniser les aspérités du mur. Je me dis que c’est important d’avoir un beau plafond. Après tout, personne ne regarde les plafonds. Ils doivent être bien seuls, les pauvres. Un peu comme moi, personne ne sait exactement pourquoi ils sont là, on sait qu’ils servent à quelque chose mais on ne se rend pas compte de quoi, tant ils font partie du décor.

Ne te laisse pas aller à ces réflexions métaphysiques, tu as du pain sur la planche.

 

Je regarde ledit pain. Et décide de ne pas m’en occuper tout de suite, je vais consulter mes messages par mail. Rien, évidemment. Sauf bien sûr les messages que tout le monde attend avec impatience et fébrilité : les offres de decoclico, de vert baudet, de la redoute, de 3 suisses et de petite frimousse en passant par viadeo et les impots. Ma messagerie vocale de portable. Vide. Mes appels en absence : ma sœur. Mais elle travaille je ne la rappelle pas. Autre appel en absence : Didine. Mais elle travaille aussi en ce moment. Je ne la rappelle pas.

Ma boite aux lettres. Rien. Tout au mieux des publicités de pizzas. Je n’aime pas les pizzas.

 

Retour à la cuisine, où m’attendaient un yaourt pas frais, liquéfié, du pain racis maintenant et un verre de jus chauffé par la chaleur ambiante. Pfffffffff

 

Je prends un bol de lait et des céréales, que j’emmène avec moi dans le salon car la cuisine me fait horreur. Je finis mon repas « du midi » dans le salon en tailleur sur le canapé et entreprends d’au moins me brosser les dents. A ce moment là je vois mon visage dans le miroir et je fonds en larmes. Je m’assieds sur le tapis, je me brosse pathétiquement les dents et je regarde mes larmes couler sur le tapis jaune pâle, faisant des petits cercles humides un par un. Je ne sais pas pourquoi je pleure. Je sens les larmes se mêler à mon dentifrice et je crache. Je crache, je tousse, je respire, je frotte, je crache, je tousse. Je ne pleure plus. Le tapis a des petits pois de larmes.

J’appelle mon docteur je ne veux voir personne d’autre qu’elle. Elle me dit de continuer à dormir, s’il le faut, jusqu’à ce que je la voie demain, vu que je ne suis pas venue la voir et que je ne veux pas qu’elle vienne à la maison. J’ai trop honte de l’état de mon appart.

OK, je retourne me coucher mais je sors les poubelles d’abord. Je pshitte d’huiles essentielles. Et je vais sur l’extranet du boulot, pour régler des bricoles. On attend mon aval pour un rapport ou deux et un compte rendu, une décision. Une heure passe ou même deux.

 

Je commence à tourner en rond. Je prends un vague paquet de chips et du chocolat et décide que ce sera mon goûter et mon repas. Les deux goûts mélangés ne me gênent pas, ils sont aussi fades l’un que l’autre.

Je tourne encore en rond un peu, je range 3 jouets de mon fils je vais sur facebook mais pas de message. Je reçois des images cool qui me donnent l’impression de faire quelque chose de ma vie. Je finis mon livre. Qu’est-ce qui m’a pris de lire ce livre ? Il est très bien et donne un sacré message d’espoir. Mais il ne m’a pas plus inspirée que les trois derniers autres que je viens de finir. Je lis, je lis beaucoup. Ça m’occupe. Et je me rendors.

Lorsqu’on vient me voir, je me dois de tenir une dignité. Vais-je continuer longtemps à faire comme si tout allait bien ?

 

Je ne suis pas folle, je suis une personne normale qui a besoin qu’on l’aime. Pas comme une amie ou comme une maman ou comme une enfant. En quoi est-ce de la folie ?

Cela devrait être interdit d’être malheureux.

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 14:05

J’en veux au monde entier :

 

Le divorce, quelle invention !

Chacun reprend ses billes

Et l’enfant, garçon ou fille,

Est sujet des manipulations.

 

Comportons-nous en adultes, dirons nous tous.

Nous sommes nous jamais comportés ainsi ? Qu’est-ce qu’être adulte ?

 

J’en veux aux éducations que nous avons tous reçues : être adulte c’est ne pas pleurer, c’est être fort, c’est prendre des décisions, c’est assumer ses décisions, c’est être tempéré, bla bla bla

J’en veux au système procédurier français, qui a fait des procédures de divorce des promesses impossibles à tenir : tant que les hommes et les femmes auront leur égo et leur instinct de survie, aucun divorce ne pourra être véritablement à l’amiable. Il y en aura toujours un qui souffre. C’est déjà un de trop. Nous avons divorcé d'un commun accord mais il était plus d'accord que moi.

J’en veux aux gens en général, de se compliquer la vie, j’en veux au bonheur de se cacher

Pourquoi la vie est-elle si compliquée ? Le bonheur, il suffit de le cueillir, encore faut il le voir. Encore faut-il ne pas se voiler la face : les femmes et les hommes sont faits pour avoir des enfants ensembles. Je ne suis pas certaine qu’ils soient faits pour vivre ensembles, surtout quand on regarde l’évolution de la condition féminine et celle que la condition masculine n’a pas eue.

J’en veux à Napoléon d’avoir inventé une institution utilisée à mauvais escient : maintenant, tout est sujet à divorce. La combativité, qui connaît ? L’amour, qui connaît ? Celui qui fait qu’on se bat à deux contre le monde entier ????? Trop facile maintenant, chacun reprend ses billes et va jouer dans une autre cour.

 

J’en veux à mon ex-mari

Pour avoir voulu me discréditer, pour m’avoir fait mal, pour m’avoir traînée plus bas que terre, pour m’avoir fait venir, pour ne pas avoir tenu bon, pour ne pas y avoir cru, pour m’avoir jugée avant de me donner la moindre chance, pour m’avoir traitée comme une enfant que je ne suis pas, pour ne pas avoir cru en notre famille. Je lui en veux de ne pas avoir cherché à résoudre les problèmes de fond, pour avoir fait la sourde oreille, pour n’avoir tout fait qu’à sa tête. Je lui en veux de ne pas avoir vu les changements qui s’opéraient en moi, de ne pas avoir cherché à comprendre, de ne s’être jamais mis à ma place. Je lui en veux de m’en vouloir.

J’en veux à sa famille pour m’avoir rejetée, pour m’avoir vite oubliée, pour ne pas m’avoir appelée. Je leur en veux de ne pas avoir raisonné mon mari, je leur en veux de ne pas se mettre à ma place. Je ne souhaite à personne de vivre ce que je vis. Etre traitée de la sorte, je ne le souhaite pas à mon pire ennemi. Mais je connais ma conscience, je sais que j’ai tout mis en œuvre pour rendre mon mari heureux. Je m’y suis mal prise, je n’ai jamais rien fait sans autre intention que de l’aider.

Puissent-ils ne jamais se rendre compte de la petitesse d’esprit dont ils ont fait part. Puissent-ils ne jamais se rendre compte de leur méchanceté inconsciente. Je leur en veux de ne pas avoir été ma famille. Mais ils ne pouvaient pas, j’étais une étrangère, si éloignée de leur façon de vivre, si éloignée de leur petit quotidien de bas débat.

Je m’en veux à moi

Pour avoir décelé les fourberies de scapin et avoir eu la naïveté de croire que jamais ce scapin là ne s’en prendrait à moi. Je m’en veux de m’être trompée, je m’en veux d’avoir voulu aider un mur, je m’en veux de m’être crue suffisamment forte pour supporter un poids familial qui n’est pas le mien.

Je m’en veux de n’avoir pas vu mon mari se détacher de moi, je m’en veux d’être tombée en dépression. Je m’en veux d’avoir parlé à mon mari, je m’en veux de m’être confiée, de m’être livrée, de lui avoir dit et montré mes faiblesses. Je m’en veux de ne pas avoir fait semblant de temps en temps, de ne pas avoir tu mes regrets. Je m’en veux de ne pas m’être contentée de la médiocrité de son amour.

Je m'en veux de ma naîveté, de ma confiance première, de ma faiblesse.

J’en veux à ma famille

D’être aussi loin de moi, de ne pas avoir compris ce que je traversais, de n’avoir rien fait, de ne pas avoir intégré mon mari dans leur vie. Je leur en veux de ne pas lui avoir donné l’envie de les rejoindre. Je leur en veux de m’avoir traitée de la sorte devant lui, comme une enfant qu’on punit. Comment pouvait-il ne pas me traiter en enfant après cela ?

J’en veux à ma famille de ne pas m’avoir soutenue comme je l'aurais voulu 

J’en veux aux hommes de leur éducation, j’en veux aux femmes de maintenir des différences sexuées dans l’éducation de leurs enfants, j'en veux aux femmes de laisser leurs filles croire au prince charmant, j'en veux aux hommes de se croire tout puissants, j'en veux aux hommes de leur suffisance excessive, je leur en veux de ne pas savoir écouter, et j'en veux aux femmes de trop réfléchir et de parler, j'en veux aux hommes d'être si suffisants qu'il faille passer par des chemins détournés être entendues.... j'en veux aux hommes pour leur fausse suprématie tacitement universelle et si injustifiée

J’en veux à mes amis

De ne pas comprendre, de ne pas retenir, d’écouter d’une oreille. Je leur en veux de leurs conseils si bien avisés alors qu’ils n’ont pas idée de ce que je traverse.

J’en veux aux gens qui se croient intelligents de nous dire des paroles de "allez, resaississez vous", "tournez la page"au moindre murmure, à la moindre rumeur. J’en veux aux gens de se mêler de ce qui ne les regarde pas, je leur en veux de me dire ce que j’ai à faire 

J’en veux à mon thérapeute qui veut me faire prendre conscience de choses que je ne veux pas voir et qui me bouscule alors que je veux ruminer et ruminer

J’en veux à mon avocate qui n’a pas de baguette magique. J’en veux au juge qui n’a pas compris le nœud du problème, au juge pour qui je n’ai pas pensé à l’intérêt de mon enfant, alors que je n’en dors pas la nuit… J’en veux au système judiciaire français, qui génère des incompétents notoires, balbutiants et incapables de synthèse, ne pèsent pas le sens des mots, le sens des affaires pour tout un chacun.

J’en veux au monde entier au final

Et cela m’avance à quoi maintenant que j’ai dit que j’en voulais à tout ce monde là ?

A rien. J’en suis toujours au même point, la situation est la même que tout à l’heure. Je fais quoi maintenant que je sais à qui j’en veux ?  

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Qui Suis-Je?

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  • : Une maman solo qui met des mots sur ce qu'on n'a pas le droit de dire, des mots pour ceux qui sont dans mon cas, mais aussi peut-être un peu pour laisser la douleur s'en aller
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Mes citations au fil des jours

7 juillet 2012: toutes les premières fois dans un changement sont difficiles. Erin

21 mai: personne ne mérite tes larmes; celui qui le mérite ne te fera sûrement pas pleurer (https://www.facebook.com/pages/Chtit-panneaux)

février: former un couple c'est être deux et ne faire qu'un.Mais lequel? (d'un humoriste très célèbre)

26 aout: ce n'est pas que j'aime avoir raison, c'est juste que j'ai vraiment raison! Si tout le monde pense comme cela, qui a tort?
28 juillet: le bonheur est dans le pré, cours-y vite il va filer. Saute par dessus la haie. Paul Fort
27 juillet: dire à ceux qu'on aime qu'on les aime
22 juillet: comment peut-on ne pas sourire devant un enfant?

19 juillet: suis tombé dans la figure à moi - mon fils
18 juillet: j'ai l'impression de faire partie d'un tout. mais lequel?
17 juillet:quand on a touché le fond, il reste le fond de soi à explorer
16 juillet: pffff
15 juillet: je n'ai rien à dire aujourd'hui, non que je ne pense pas, mais plutôt que la pensée va trop vite pour la traduire - Erin
14 juillet: quand tout le monde est parti, il reste les amis - Quelqu'un de bien
13 juillet: La vie est un baiser. Et quel baiser! - Erin

12 juillet: "on ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux" -Saint Exupéry
11 juillet: j'ai découvert une nouvelle addiction: l'écriture - Erin
10 juillet: dors, dors, dors sur tes décisions, ne prend jamais une décision avant d'avoir dormi dessus - Erin
9 juillet: je suis là et bien là - Erin
8 juillet 2011: ça devrait être interdit d'être malheureux - Erin
8 juin2011 : "On a divorcé d'un commun accord, mais tu étais plus d'accord que moi" - un comique dont le nom m'échappe