Je m'aperçois que je suis devenue féministe. Pas dans le sens péjoritif du terme. Dans le sens pur du terme.
La solidarité féminine, je comprends aujourd'hui ce que c'est.
J'ai grandi en enfantant. Je deviens une femme grâce à ma condition de maman.Le point de départ de ma prise de conscience. Plus rien n'a plus jamais été pareil du jour où mon enfant est né -voire avant si je fouille un peu. Ce n'est pas que les mamans aient l'apanage du savoir, ce n'est pas que les mamans aient le monopole des responsabilités, ni qu'elles soient l'élite de l'élite, ou que sais-je encore?; non, c'est juste que devenir maman m'a fait participer à quelque chose d'universel, qui ne se remplace pas par un service militaire ou une soirée entre potes. Encore que je ne connaisse pas la teneur du service militaire ni des soirées entre potes.
Devenir maman m'a liée à l'humanité. Ce lien est fort. Seule une maman peut comprendre une autre maman. Seule une femme peut comprendre une autre femme.
Loin d'idéaliser la maternité, loin d'encenser ce rôle, loin d'oublier les difficultés, j'affirme que les femmes sont fortes dans toute la fragilité qu'elles osent avoir. Car il faut oser se montrer telles que nous sommes. Mais il faut rester telles que nous sommes entre nous. Nos moments de "faiblesse aux yeux de tous" seraient mal interprétés par les hommes et la société n'a pas assez évolué pour les entendre et les appréhender correctement.
Ce n'est pas que l'homme ne voudrait pas comprendre. Il essaie, le pauvre, il essaie. Mais il ne le peut tout simplement pas. Il faut savoir lui pardonner de ne pas comprendre. Elevons nos filles et nos fils avec le plus d'ouverture d'esprit possible, laissons les exprimer leurs émotions.
Et nous rendrons service aux femmes et aux hommes de demain et d'après demain.