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11 février 2014 2 11 /02 /février /2014 20:21

Nous sommes seuls au monde

 

Je sais que je peux compter sur les quelques rares amis véritables. Mais ils ou elles ont aussi leur vie.

 

Je ne peux raisonnablement remplacer un père absent, je ne peux raisonnablement m'inventer une belle-famille bienveillante. Ils sont ou ne sont pas. Et de fait, je sais que nous sommes seuls tous les deux.

 

Comment un être humain d'une âme normalement constituée peut-il ignorer l'importance et la complexité pour une maman seule de jouer à la fois deux rôles... voire neuf rôles différents à la fois???? Il y a celui de maman bien entendu. Mais aussi celui de papa. Et puis de tatie et puis de mamie. Et aussi de papi et tonton et cousine et cousin et marraine... tout cela le plus naturellement du monde???

 

Plaît-il??

 

 

Je ne vois rien de naturel dans ma situation. L'être humain n'est pas fait pour être seul, l'être humain est un être social. Et encore moins sans famille, sans soutien. C'est cruauté extrême que de dire "c'est toi qui as choisi ta vie" Cruauté extrême, peu importe la source, que de dire "assume maintenant tes choix"

Cruauté extrême que de dire "je t'en veux de ne pas nous avoir donné une autre chance".

 

Plaît--il????

 

 

Pour ma part, la blessure était incommensurable. D'autres diront qu'il s'agit d'une séparation comme une autre et ils auront raison. Mais c'est mon histoire... Il ne me doit rien, ce que j'ai fait, je l'ai fait avec le coeur de jeune femme amoureuse et naïve. Je suis fière de ce que j'ai accompli jusqu'ici.
Et il ne s'agissait pas vraiment de seconde chance, non, non. Il s'agissait bel et bien de troisième chance, qu'il n'a pas su saisir. 
Pour lui, il parlait de seconde chance que je lui devais, seconde chance que je lui refusais... Moi je réfléchissais à une troisième chance pour nous trois. Pour lui, c'est moi qui ai refusé une seconde chance à lui!!!!

 

"Pense à notre enfant..."

Plaît-il???

 

A-t-il pensé, lui à notre enfant lorsqu'il m'a laissée seule au monde??? Je n'épilogue pas, car je n'aime pas perdre ma précieuse énergie. J'ai décidé de nous laisser, mon fils et moi, la chance d'être véritablement heureux cette fois.

Et il n'y aura pas besoin d'une troisième chance. Je pars du principe où un vase cassé reste un vase cassé. Je pars du principe où on sait saisir sa chance au vol ou pas. 
Mon malheur vient du fait que je nous ai accordé une deuxième chance un jour. Puis une troisième chance. OK avec les moyens que j'avais et les craintes que je me connaissais. Avec la paix fragile et l'équilibre précaire que j'avais bâti. J'ai estimé que mon fils et nous méritions ces chances... A quel prix??? Il me fallait arrêter les frais au plus tôt. Je n'aurais pas été heureuse. Le bonheur n'est pas sensé avoir de prix. Il s'impose. Alors devais-je lui donner un prix? 

Le pric de ma personnalité?Le prix d'une façade d'alignement avec moi même? Le prix d'un déphasage de personnalité???? Le prix de l'équilibre de notre enfant?

 

 

De fait, recommencer à me reconstruire après les cyclones déclenchés par les chances, après les anticyclones dévastateurs... me porte à créer de nouveaux matériaux de construction de forteresse. Certes à partir de matériaux cassés, retraités, recyclés. Mais ma forteresse quand même.

 

Comment puis-je faire autrement? Comment peut-il en être autrement? Tout est question de survie!

 

 

"Erin, vous êtes trop seule". Merci de l'information. Peut-être imaginez vous que je l'ignorais... 
"Je vous signale que je fais avec ce que je n'ai plus et avec la force constructive que vous me connaissez."
"Oui, je le sais. Laissez-vous vivre." 

 

Plaît-il????

 

Me laisser vivre??? Saisir les opprotunités???? Lesquelles? Celles d'une folie passagère? Oui, je peux. Mais pour me retrouver dans quel état après cette folie passagère? J'ai trop de retenue. Je n'ai plus 17 ans.

 

Vous me mettez, monsieur, encore devant ma solitude. Tout comme le père de mon fils, vous me montrez ma solitude. Je ne vous remercie pas.
Le père de mon fils entretient cette solitude par une déclaration de guerre à nouveau. Son petit monde de pauvre homme à qui celle qu'il aime n'a pas donné de nouvelle chance s'écroule... Donc le non monde de la femme de sa vie se doit de s'écrouler aussi?! Son petit monde ne reviendra pas vers moi. Mais mon pauvre homme, garde surtout ton petit monde, tout ce petit monde risible pour toi. Et qu'il reste surtout bien confortablement installé devant la télévision de mon émission de vie qu'ils ne trouveront jamais et que je ne donnerai jamais le plaisir de visionner!

 

Je suis seule, je le sais, chaque jour que Dieu fait. Chaque action que je mène, chaque ami qui m'appelle, chaque rencontre inodore insipide, chaque parent, chaque famille, chaque enfant, chaque rue, chaque commerçant, chaque matin, chaque ouverture de volet, chaque feuille de paie, chaque vacances, chaque visite aux impôts, chaque poubelle sortie, chaque rétroviseur changé, chaque ampoule de voiture, et même chaque sortie où je rentre seule, chaque robe achetée pour mes beaux yeux humides, chaque déception, chaque tout et chaque rien... me le rappelle.

 

C'est alors que des torrents glacés prennent leur source dans l'antichambre de mon coeur et se déversent en moi comme les crues après le dégel au printemps des nouvelles étapes de ma vie. Des torrents glacés, mais réchauffés par un sourire, un appel, une surprise, une visite, un verre partagé, un message, un je t'aime maman... Des torrents glacés au débit régulier creusant chaque jour un peu plus le lit de ces rivières par le temps avançant.

La surenchère d'urbanisme de mes forteresses innovantes n'arrangera rien. Ces torrents grossissants inondent jusqu'aux deltas de mon fin visage. Je ne cherche plus à les dévier, ce serait peine perdue. La nature fait ce qu'elle a à faire.

Alors je renoue avec les pratiques ancestrales de jachère et d'ancrage par les boisements.

 

Appelez moi donc Belle aux Bois.

 

Seuls ces bois permettront de retenir la terre; seules des plantations permettront d'éviter les rigoles et inondations. De ces bois, la terre de ma vie en a besoin. Si mes plantations germent sous un soleil cruel, a minima se nourrissent-elle néanmoins des sédiments de sentiment.

 

Merci à mon grand père pour ses sages techniques que j'ai vues appliqueées. Merci à mon père qui m'a donné la main verte. L'eau fera le reste. Quand bien diluvienne elle est.

 

Merci à ma mère et à ma grand mère pour les exemples de forteresses qu'elles sont et ont été à toute épreuve.

 

Appelez moi Belle aux Bois, les bois de mes ancêtres, les bois de la vie, les bois de la vraie vie.

 

Erin, ou Belle au Bois vivante

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commentaires

C
<br /> merci , avec ce texte je me sens un peu moins seule dans mon ressenti du quotidien avec ma louloute<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> la vie ce n'est pas d'attendre que les orages passent c'est d'apprendre comment danser sous la pluie (Sénèque)<br />
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Mes citations au fil des jours

7 juillet 2012: toutes les premières fois dans un changement sont difficiles. Erin

21 mai: personne ne mérite tes larmes; celui qui le mérite ne te fera sûrement pas pleurer (https://www.facebook.com/pages/Chtit-panneaux)

février: former un couple c'est être deux et ne faire qu'un.Mais lequel? (d'un humoriste très célèbre)

26 aout: ce n'est pas que j'aime avoir raison, c'est juste que j'ai vraiment raison! Si tout le monde pense comme cela, qui a tort?
28 juillet: le bonheur est dans le pré, cours-y vite il va filer. Saute par dessus la haie. Paul Fort
27 juillet: dire à ceux qu'on aime qu'on les aime
22 juillet: comment peut-on ne pas sourire devant un enfant?

19 juillet: suis tombé dans la figure à moi - mon fils
18 juillet: j'ai l'impression de faire partie d'un tout. mais lequel?
17 juillet:quand on a touché le fond, il reste le fond de soi à explorer
16 juillet: pffff
15 juillet: je n'ai rien à dire aujourd'hui, non que je ne pense pas, mais plutôt que la pensée va trop vite pour la traduire - Erin
14 juillet: quand tout le monde est parti, il reste les amis - Quelqu'un de bien
13 juillet: La vie est un baiser. Et quel baiser! - Erin

12 juillet: "on ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux" -Saint Exupéry
11 juillet: j'ai découvert une nouvelle addiction: l'écriture - Erin
10 juillet: dors, dors, dors sur tes décisions, ne prend jamais une décision avant d'avoir dormi dessus - Erin
9 juillet: je suis là et bien là - Erin
8 juillet 2011: ça devrait être interdit d'être malheureux - Erin
8 juin2011 : "On a divorcé d'un commun accord, mais tu étais plus d'accord que moi" - un comique dont le nom m'échappe